Herbiers Editions limitées
« FLEURS DE BORDS DE ROUTES » (2012)
Touchée par ces fleurs sauvages qui illuminent nos bords de routes, Pauline Boyé, paysagiste, en a réuni 40 dans un herbier dédié à ces «vagabondes».
Un projet artistique et poétique qui apporte un nouveau regard sur ces plantes, souvent considérées indésirables et dont la beauté dépend uniquement de celui qui veut bien les regarder. Ces espèces ont été cueillies dans l’Hérault et plus particulièrement autour de Sète, le long de la Nationale 112.
Une aventure botanique passionnante qui révèle la diversité florale, la grâce et la délicatesse de certaines espèces, la générosité d’autres, leur beauté ignorée et surtout leur capacité à résister coute que coute.
Cet herbier se présente sous la forme de 40 planches de fleurs pressées, réunies dans un coffret, accompagnées d’un petit livre pratique, un guide que l’on peut feuilleter et emporter en ballade facilement.
40 herbiers numérotés et 200 petits livres produits par les éditions «Dans la boîte» et la librairie «L’Echappée Belle».
VERNISSAGE ET SIGNATURE
La sortie de l’herbier a été l’occasion de faire une exposition de fleurs séchées puis encadrées.
LIVRET
Le livret est en vente 15 €
Il reprend les planches de l’herbier, en version numérisé. Plus pratique à prendre en ballade !
Disponible en Librairie : L’Echappée Belle (Sète), Sauramps, L’Ivraie, Le grain des mots (Montpellier) ou directement sur le site (faire la demande sur la page « contact »)
PRÉFACE de Gilles Clément :
A notre insu, en grand silence mais avec beaucoup d’énergie un monde chamarré pourvu d’épines ou de duvet, de fleurs denses ou légères, de feuillages argentés ou sombres, se tient à nos côtés, nous accompagne où que nous allions, dessinant la carte de nos déplacements avec précision. Ainsi se présentent, en tapis lisse ou foisonnant, en linéaments tendus affleurant du goudron, en bordure cantonnière, en cadastre têtu, un ensemble divers soumis à notre insouciance ou à notre subite attention : les plantes des bords de route.
L’histoire récente du paysage, loin de reléguer ces marges à la seule fonction sécuritaire du réseau routier, en fait un territoire privilégié de l’observation naturaliste. Ici, sur ces bandes étroites auxquelles on prête une attention distraite, se réfugient les espèces que l’activité humaine a chassées de partout ailleurs. Ainsi les bords de route deviennent-ils, avec l’ensemble des délaissés, une source inépuisable de richesse animale et végétale pour peu que l’on ait, à leur égard, une attention jardinière débarrassée des névroses de
la propreté : ne pas traiter. En soi les bords de route constituent de puissants corridors biologiques, qu’au lieu de rétrécir pour gagner de la « surface rentable » on ferait mieux d’élargir pour augmenter les chances d’y voir, en conditions heureuses, les « auxiliaires du jardinier ». C’est en effet en ces lieux de maintenance légère (une fauche annuelle peut-être) que l’on trouve les insectes de la lutte biologique, les plantes utiles de la pharmacopée traditionnelle, les simples fleurs « à couper » pour un instant d’accès à l’émerveillement dans la plus incontestable des gratuités.
Un herbier, par nature, compile ces richesses. Mais il ajoute à la collection une charge de savoir qui transforme l’objet collecté en un témoignage de la pensée humaine : le nom savant d’une
famille botanique, sa place dans la classification systématique et dans l’évolution de la vie sur la planète, l’usage possible de la plante, en médecine, en nourriture, en soins divers, en rien du tout aussi puisqu’il peut s’agir, et c’est bien souvent le cas, du seul plaisir de la contemplation.
Mais un herbier ne saurait se cantonner à la seule révélation d’un contenu. C’est aussi une mise en forme : un possible objet d’art.
Le travail de Pauline Salançon-Boyé combine la délicatesse du placement dans la page, la lisibilité et la finesse des pièces disposées dans l’espace plan de l’herbier, le choix d’une typographie d’apparence anodine, connue et rassurante, comme on en trouve sur d’anciens documents administratifs mais qui, au lieu de distiller les injonctions laborieuses de l’esprit civique nous emporte dans un univers construit au fil des millénaires, le monde végétal et ses inventions. Cela suffit pour donner à cette réalité d’apparence modeste l’inépuisable dimension du rêve.
Gilles Clément
La Vallée, le 21 mai 2012
Pour plus d’information téléchargez le book Herbier Fleurs de Bords de Routes : Book Herbier-120910L